Pour combler le déficit de financements en faveur de la transition écologique et énergétique (TEE), les bailleurs et les investisseurs publics (ADEME, Groupe CDC, fonds structurels européens, etc.) ont accru leur effort depuis 2015 en matière de volume de décaissement, de promotion des bonnes pratiques et d’« effet levier » vis-à-vis des investisseurs privés. Pourtant, cette offre de financement peine souvent à rencontrer une demande dans les territoires. La problématisation par l’offre, c’est à dire comment passer « des milliards aux trilliards », domine les débats nationaux et internationaux et cadre les solutions politiques. A l’inverse, nous postulons que les limites et blocages au financement effectif de la TEE ne sont pas tant à rechercher du côté de l’offre de capitaux, particulièrement dans une période où les liquidités disponibles n’ont jamais été aussi abondantes à l’échelle mondiale, mais dans la mise en relation et l’articulation entre l’offre et la demande de financements, entre investisseurs (publics) et porteurs de projets - ou "investis".

Le projet INTEERface porte ainsi sur les conditions (économiques, sociales, politiques) qui sous-tendent une rencontre durable entre l'offre de financements publics pour la TEE d’une part, les demandes émanant des territoires d’autre part grâce à une une approche pluridisciplinaire en science sociale. Pour analyser la « tuyauterie » des circuits financiers publics dédiés à la TEE, nous entrerons "par le bas", c'est à dire en partant des projets et des territoires de TEE dans deux régions d’étude spécifiques: l’Occitanie et la Guadeloupe.